
Cet épisode vous fait entendre ma belle et joyeuse rencontre avec Vincent Combe.
Axé communication, Vincent continue d’apprendre à vie, il aime se diversifier… Nos points communs littéraires, d’études, et sur le professorat nous amènent à débattre.
2’40 : Vincent voit le littéraire comme un parcours pratique, et non pas détaché de la société. Vincent commence à entreprendre.
3’15 : sur ses origines, il est fils et frère de professeurs, de chefs d’établissement, cela s’imposait de soi-même. Vincent rebondit sur le professorat pour ouvrir d’autres activités.
4’00 : sa sœur Christelle et lui ont déjà parlé ensemble dans des colloques. On a des compétences naturelles quand on est enfant de profs, il faut trouver sa propre personnalité.
5’00 : les méthodes et les voies d’un parcours littéraire. On apprécie les œuvres dans leur environnement historique, on apprécie l’analyse du schéma textuel, on lui donne de la valeur et on comprend ce qui fait une œuvre réussie. On apprend à parler des textes… On en apprend sur l’humain, par assimilation sur les personnages, ou bien de répulsion.
6’20 : Les élèves ne comprenant pas l’utilité de la littérature, aiment retrouver les aspects humains. Vincent cite Mme Bovary, Bérénice.
7’15 : Son sujet de thèse, a été trouvé de manière concrète, dans le Lagarde et Michard, un auteur l’intéresse et a été peu étudié : c’est un gain de temps et cela permet de mettre un jalon. Les récits sanglants écrits par les auteurs catholiques pour promouvoir la religion. Ce sont des nouvelles de revendication, de punition de criminels ou de mécréants. Le châtiment prend une grande part. La France risquait de devenir protestante, et ces récits ont été missionnés.
9’50 : sur la littérature médiévale et son utilité pour les jeunes d’aujourd’hui. Pour Vincent, la part importante de ces récits est bénéfique, il s’agit de récits violents parfois. L’ancien français et le moyen français permet aux élèves de voir qu’ils s’inscrivent dans une langue en évolution, le français même ancien n’est pas une langue morte !
11’00 : sur les thèmes de l’apocalypse, la catastrophe, l’actualité et les discours actuels peuvent être mis en perspective. Les fins du monde -il y a eu plus de 200 annonces de fin du monde- jusqu’en l’an 1000 c’est l’Europe qui était au centre de ces annonces. Cela a amené une dimension plus commerciale, plus tournée vers la jouissance de la vie, si les jours sont comptés. Au XX° siècle, les Etats-Unis prennent le relai des annonces d’apocalypse, avec les différentes églises et théories. Armageddon, les Mayas.
13’00 : des humains pessimistes ? qui se libèrent du carcan des religions, de leurs craintes. Une conscience qu’on est à la merci de quelque chose qui dirige le monde.
13’30 : les origines et le parcours de Vincent. Venant de Lyon, les mutations l’ont fait voyager en France, Vincent a dû s’adapter, s’est enrichi, il a rencontré beaucoup de monde. Vincent a des amis partout. Il a grandi dans les Alpes, garçon de la Montagne, puis a étudié à l’Université de Nice et salue ses professeurs. Sa carrière de prof a commencé à Paris, pendant 6 ans, puis 6 ans dans le Sud. Entre collèges et lycées, Vincent a souvent changé d’établissements.
15’10 : Vincent arrive à Genève en 2012, souhaitant avoir un poste enrichissant, dans un établissement privé qui l’a bien formé sur l’examen de maturité suisse… L’institut Florimont, privé, a accepté sa candidature, il les remercie de leur confiance. Il y est resté 5 ans, il a trouvé un regard différent à la France, s’est senti considéré.
16’45 : les attentes en littérature pour la Maturité sont très différentes de la France, cela traduit l’état d’esprit du pays : dans les pays anglo saxons l’approche est encore différente d’ailleurs.
Dans le système français on se concentre sur la méthode et l’analyse du texte hors de son contexte. L’élève doit pouvoir le situer, en parler, disserter. Dans l’examen suisse il s’agit d’œuvres intégrales, et très axé sur la culture générale, ce qu’il y a autour du texte. Il faut tout connaître de l’œuvre pour l’oral. (dans le nouveau Bac on a aussi des œuvres intégrales désormais). La maturité Suisse demande une restitution empirique, transversale.
Sur l’implication des élèves étant en gymnase, seulement 20% des élèves, cela fait une différence. Les universités suisses sont très prisées, et la Suisse augmente ses conditions d’accès aux étudiants étrangers. La langue du canton est aussi déterminante.
19’30 : sur la reconnaissance de diplôme et de compétences, comment font les professeurs de l’Education Nationale française pour se faire engager en Suisse ?
Vincent évoque son expérience, le Canton de Genève qui reconnaît CAPES et Doctorat, c’est une démarche administrative à faire. A creuser pour Zürich.
20’25 : Dans le podcast d’Hortense on a évoqué que les professeurs sont employés par leur direction, ils ne sont pas en mission pour un Ministère contrairement à la France. Qu’est-ce que cela change de devoir se vendre ? Cette situation de mise en alerte sur la carrière impacte les professeurs sur des questions de choix, de mettre à jour leur CV, envisager l’établissement comme une entreprise les stimule sûrement plus ! Les établissements publics recrutent comme une entreprise. On doit prouver sa valeur, c’est un plus.
21’50 : pour les élèves cela peut donner lieu à des instabilités. On est dans un rapport de service. Certains professeurs doivent s’y habituer, ce challenge permet d’avoir des responsabilités supplémentaires et la profession prend un autre éclairage, une plus grande implication.
22’50 : Vincent part aux Etats-Unis après Genève. Il a une forte attirance avec les USA, mais y habiter est différent. La French American School of New York l’a pris en 2017 (il avait été accepté à NY Washington ou Los Angeles).
24’13 : Vincent est alors rentré dans l’AEFE le réseau d’enseignement français à l’étranger. Vincent avait grâce à cet esprit AEFE un lien aux méthodes et esprits français, et il a développé son réseau.
25’00 : L’AEFE est un réseau d’établissement, une grande famille, on se connaît presque tous, à travers le monde. On partage les informations sur les postes vacants.
Après 3 ans à New York ville monde, Vincent a souhaité se retrouver, retrouver ses montagnes. Il a été mis en contact avec le LFZ, Sandrine Kéroullé qu’il remercie infiniment. Sandrine est très professionnelle, un plaisir de travailler avec elle. Les différents projets d’établissement et le numérique ont été déterminants pour son choix du LFZ aussi. M. Latouche lui a fait confiance et lui a confié la mission de professeur référent pour le numérique, il l’en remercie.
26’40 : Vincent décide de monter sa boîte de conseil en « relocation » de professeurs, les aidant à s’expatrier : Time2Leave. Vincent évoque sa formation à la Haute Ecole de Commerce de Genève, qui a cultivé sa fibre entrepreneuriale et pratique, en 2 ans. Son projet de fin d’étude était cette idée d’agence de conseils pour les professeurs. En 2020 Vincent souhaite concrétiser cette idée, il crée son site internet.
L’objectif est d’aider les professeurs dans leurs démarches, les accompagner, ou bien pour être mis en relation avec des chefs d’établissement … Ce sont aussi des conseils fiscaux, des renseignements plus spécifiques aussi. Vincent administre le groupe FB : échanges entre professeurs à l’étranger, qui regroupe 15’000 professeurs qui échangent sur de précieux renseignements de détachement, disponibilités etc…
30’25 : Le conseil, l’esprit altruiste anime Vincent, on a besoin de spécialistes à certains moments de sa vie. Vincent est une vraie motivation.
31’26 : le temps de l’idée à l’action, la mise en place du projet. Le fait que Vincent marie ses centres d’intérêt par ce projet, met à profit ce qu’il a pu apprendre. Il a mûri le projet en parallèle de ses cours.
33’00 : la solidarité francophone, le développement de contacts, permet de la croissance.
A propos des jeunes professeurs après le Master.
34’18 : à propos du nouveau BAC, Vincent y voit une dimension cyclique, le retour de choses déjà demandées avant, comme la mode ! C’est un format de type agrégatif.
35’30 : sur le BAC international, plus anglo-saxon on apprend qu’il a été créé à Genève pour les enfants de l’ONU, pour donner à tous un socle commun de connaissances. Ce BAC brasse un grand nombre d’œuvres issues du patrimoine mondial, traduites ou en langues étrangères, c’est fascinant de voir des œuvres contemporaines, peu connues, cela amène une grande ouverture sur l’enseignement et l’apprentissage.
36’42 : le goût pour le cinéma. La passion de Vincent pour les short movies… Quand on aime la littérature on aime le beau cinéma. Cela recoupe les mêmes techniques de point de vue, d’angles, d’analyses. La beauté de l’image c’est la beauté des descriptions d’un roman. Son premier poste était à Cannes, face à la Croisette et aux marches du Festival. C’est excitant cette création cinématographique. Il a fait le concours de la critique filmique avec ses élèves. Il a fait une spécialité cinéma, le cours Florent à Paris.
39’20 : personnalité qui veut plus, veut apprendre plus, ne reste pas dans sa zone de confort. J’ai touché mes rêves, ou participé à des accomplissements. En terme humain et amical, Vincent coach aussi ses amis et proches.
40’25 : le projet cinéma du LFZ. ( Festival Focus on French Cinema) La pandémie a ralenti les projets.
41’50 : ses élèves du LFZ, l’approche : de beaux moyens mis en œuvre pour donner les meilleures conditions de travail aux élèves. Vincent a eu son heure de club ciné.
42’44 : bloggeur pour la WWF, implication pour la cause animale et environnementale. Implications en politique. Militantisme et citoyenneté sont proches pour prendre soin de la planète. Les actions ponctuelles aident, s’intéresser aux éco-systèmes, au réchauffement climatique. On apprend la biologie.
45’00 : Vincent a deux facettes dans ses goûts littéraires, il évoque l’Apocalypse de Saint Jean, La Terre de Zola et les effets de climat. La littérature hyperbolique : Rabelais, baroque, les passions extrêmes lui plaisent.
Mais aussi les textes joyeux bucoliques : Saint John Perse, Paul Claudel. La révélation littéraire de Vincent c’est Zola. Cette dureté l’accroche.
Plus qu’un mentor, c’est les textes qui l’ont guidé, des morceaux choisis l’alertent et le guident.
Vincent croie à une constellation littéraire, la mise en relation des textes. Il s’attache plus aux thématiques qu’à des styles ou des auteurs.
Les différents liens vers les activités de Vincent :
Contact : info@time2leave.fr
Time2leave : https://time2leave.fr/
Facebook : https://www.facebook.com/vincent.combe1981
LinkedIn: https://www.linkedin.com/mwlite/in/vincent-combe-33a69a30
Thèse : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00643307/document
Les différents liens vers les épisodes et les projets de Franzine sont sur www.fran-zine.com…
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